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DAVID
TREMLETT |
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David
Tremlett fait ses études au Royal College of Art qui, à la différence de
Saint Martin dont sont issus Gilbert and Georges et Richard Long, dispense un
enseignement très classique. «Mon travail est né d’un inassouvissement» 1
affirme-t-il. C’est à dix-neuf ans qu’il effectue un voyage en Inde. Ses
premières expositions associent dessins, photos, enregistrements de ses périples.
En
1972 il expose The Spring Recording,
quatre-vingt-dix cassettes de trente minutes chacune alignées sur une étagère.
Par la suite il présente de grands dessins sur papier ou des Wall
Drawings qu’il réalise au pastel dans l’espace d’exposition. Le
voyage, ou peut-être plus précisément le déplacement, est au centre du
travail de David Tremlett. Il part et s’installe, se défait de tout le poids
de son expérience occidentale dans une chambre anonyme, face à une place
anonyme. Là, il prend des notes, dessine, s’imprègne du lieu, d’une
culture, d’une architecture le plus souvent à l’abandon. Cet enregistrement
fugace, rapide, est réinvesti quelques mois plus tard dans l’atelier ou dans
le lieu d’exposition. Contrairement à d’autres artistes du Land Art il
intervient rarement sur place.
Le
triptyque du Frac Bretagne, de par ses dimensions, s’impose au spectateur.
Y-a-t’il un ordre dans cet ensemble et cet ordre consiste-t-il à distribuer
trois rythmes dont l’un serait le témoin des deux autres ? Le triptyque ou le
multiple d’usage courant chez les artistes rattachés au Land Art (Fulton,
Ackling, Hilliard...) pervertit la classique lecture de gauche à droite. Le
centre flotte, s’enfonce, les parties latérales comme des murs porteurs
tiennent l’ensemble. Sur les surfaces grises, définies au pastel, le tracé
tremblotant de l’artiste peut rappeler les plans, les indications recueillies
auprès des passants de rencontre dont il ne comprend pas la langue. Ou toute
autre réminiscence. Au centre en bas du triptyque une date : 1985. Face aux
oeuvres de David Tremlett, le spectateur se trouve amené à recréer le temps
et l’endroit suggérés.
P.C.
1- Une interview extorquée!...,
Entretien avec Liliana Albertazzi, in Dates différentes, Musée départemental
d’art contemporain de Rochechouart, 1987
in
Panoramas,
1986-1991, la collection du Frac Bretagne
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DAVID
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