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La fabrication des rouges  

 

Les rouges avant la découverte au XIXème siècle des teintures artificielles étaient obtenus par des substances minérales, végétales et animales. La palette des peintres a évolué.

Dans le domaine minéral, on utilise les oxyde de fer, de plomb, de mercure et d'arsenic, les chromates de mercure, les sous-chromates de plomb (rouge de chrome), l'iodure de mercure.

Dans le monde végétal, on va chercher le bois rouge, le carthane et la garance.

Dans le monde animal, le murex et la cochenille permettent d'obtenir des rouges particuliers.


Pourpre  
Dans le monde animal, le murex fournit la pourpre et la cochenille le carmin. La pourpre est un rouge très noble dont l'invention est attribuée aux Hébreux. Bien que la recette de fabrication de la pourpre se soit perdue, on obtient une couleur pourpre à partir d'un très beau coquillage, le murex ; cette couleur s'obtient par la fermentation du liquide jaune contenu dans la glande du coquillage. Les tissus teints à Tyr étaient l'apanage des empereurs romains.

Le murex donne la couleur pourpre

 

 

Vermillon  
Pigment très ancien, dont on trouve déjà la trace dans l'Antiquité, le vermillon est parfois aussi appelé cinabre. Un emploi rigoureux des termes voudrait que soit appelé cinabre, le sulfure de mercure naturel, et vermillon, le sulfure de mercure artificiel.
D'un rouge vif et frais, le vermillon est un pigment qui reste assez discuté. Sa grande vivacité et son fort pourvoir colorant sont diversement appréciés, et certains lui reprochent d'être peut résistant à la lumière, notamment de noircir en vieillissant. En fait, il semble que selon leur préparation, les différentes variétés de pigments puissent être de qualités très différentes et que les meilleures soient des pigments à base de soufre, le vermillon ne doit pas être mis au contact des pigments contenant du plomb, sinon, il noircit.

vermillon

 

 

Carmin  
D'un très beau rouge, vif et lumineux, le carmin est obtenu par le broyage de petits insectes, les cochenilles. Les femelles pondent des oeufs dans l'épaisseur de la feuille de chêne. Ces oeufs contiennent une matière colorante d'un rouge écarlate. Chaque cochenille fournit une nuance de rouge particulière.
Le carmin est connu en Europe depuis le milieu du XVIème siècle. La cochenille entre aussi dans la composition de la laque de Florence, associée à l'alumine. Ce pigment agréable est, hélas, aussi fugace que beau. Son rouge tirant sur le pourpre est difficilement remplaçable sur la palette par un autre rouge plus solide.
 

 

La laque de garance  
La garance est un rouge superbe et généreux, couvrant et possédant un fort pouvoir colorant, la laque de garance est obtenue en tirant des racines de la garance (plante grimpante que l'on trouve notamment dans le Midi) une substance rouge appelée l'alizarine. Ce pigment est lui aussi , hélas, aussi fugace que magnifique.

Dans l'Antiquité les grands centres de production de la garance étaient Andrinople et Smyrne. Puis les Flandres, l'Alsace et Avignon firent le commerce de draps garance. La garance est un carmin obtenu en pressant la racine de la Garance, une plante grimpante de la famille des rubiacées.
Sa production a connu un grand bouleversement en 1869, date à laquelle on découvre l'alizarine artificielle qui teinte cent fois plus que la naturelle.

alizarine

 

 

Les rouges de Mars  
Parfois aussi appelés rouges anglais, les rouges de Mars (il est préférable de parler de ce pigments au pluriel, car il en existe une grande variété de tons différents), sont, curieusement, des pigments qui ont presque disparu de la palette des peintres. Ce sont en effet des pigments très intéressants : solides, convenablement bon marché. On comprend mal la désaffection dont ils font l'objet. Leur relatif manque de vivacité explique peut-être ce phénomène, qu'on doit aussi pouvoir attribuer pour une grande part à une grande méconnaissance de pigments que trop peu de fabricants proposent.
 

 

Les rouges de cadmium  
Apparus au début du siècle, ces pigments modernes sont des rouges très intéressants. Pigments aux teintes vives et éclatantes, possédant un bon pouvoir couvrant, résistants à la lumière, les cadmiums présentent de nombreux avantages, que tempèrent toutefois leur prix élevé et une certaine toxicité qui doit inciter à ne pas les manier sans certaines précautions. D'après certains fabricants, leur résistance à la lumière, qui est toujours considérée comme excellente, devrait être un peu reconsidérée : dans certains mélanges les cadmiums ne manifesteraient pas la solidité que l'on pourrait attendre de pigments d'une aussi bonne réputation d'inaltérabilité.
Comme tous les pigments contenant du soufre, ils ne doivent pas être mis au contact de pigments plombifères.

cadmium

 

 

Source documentaire : du spirituel dans le rouge, Université de Caen.

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