Lynx et loup
80 x 100 cm. Huile sur
toile.
Musée des Beaux-arts de Rennes.
Dépôt du Musée du Louvre, 1892.
L’Anversois Peter Boel, à l’ imitation de ses maîtres Snyders et Fyt,
choisit l’animal comme sujet principal de sa production artistique. Installé
à Paris à partir de 1668, il est un de ces artistes flamands appelés par Le
Brun à La Manufacture des Gobelins pour participer à la création de cartons
de tapisseries.
La Ménagerie du Roi à Versailles, achevée en 1663, offre à l’observation
des peintres animaliers une grande diversité de modèles vivants , animaux
rares que Colbert faisait venir chaque année du Levant, d’Égypte ou de
Tunisie. C’est probablement là que l’artiste a pu fixer l’attitude de ces
deux animaux sauvages, le lynx et le loup, dont la vérité expressive a sans
doute été approchée par un grand nombre d’études dessinées.
Appartenant à une série dispersée dans plusieurs musées de province, Lynx et
loup, comme les trois autres études conservées au musée, révèle chez
l’artiste un souci de vérité scientifique qui commence à apparaître dans
les représentations animales à cette époque et trouve un écho dans la mode
des cabinets de curiosités.
Plusieurs attitudes sont analysées simultanément, captant la cruauté du regard autant que la souplesse du mouvement, dans une vision simultanée qui est le propre de l’étude. Ce vocabulaire, qui s’élabore sur le vif, trouve place dans les bordures des tapisseries des Mois ou des Maisons royales auquel Boel collabore.
in Musée des Beaux-arts de Rennes, guide des collections.